La Nuit de l’ENS

La Nuit de l’ENS

Le thème du festival des sciences et des lettres du 9 septembre dernier, après deux années de tâtonnements causés par la pandémie, ne faisait aucun doute pour cette 5e édition : l’incertitude.

 


L’école de prestige ouvre ses portes le temps du festival

Pendant la nuit de l’ENS-PSL (Ecole Normale Supérieure – Université Paris Sciences & Lettres), les participants ont eu le plaisir de déambuler au sein de la prestigieuse Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm. Que ce soit dans les salles de classe ou dans la cour Pasteur, plusieurs activités se sont offertes. Comme tout bon festivalier, et bon élève, mieux vaut être rigoureux dans son organisation, connaître son programme pour ne pas manquer ses conférenciers préférés et, surtout, arriver 30 min en avance à chaque salle. Ce dernier détail peut sembler négligeable, mais j’ai raté deux conférences à cause de la foule qui se pressait par rapport au nombre de places disponibles.

 

Pour cette 5e édition, l’incertitude était au cœur du festival, et de multiples domaines étaient présents autour de ce thème. Il était possible de passer par la psychanalyse, en faisant un détour par la police scientifique sans oublier la physique quantique ou l’intelligence artificielle, pour finir par un concert d’improvisations. Pour ma part, j’ai commencé par le chœur de l’ENS où j’ai pu apprécier les choristes de l’école en pleine prestation.

 

Comment aller à la pêche aux infos

J’ai ensuite suivi la conférence « Démêler le vrai du faux : l’incertitude de l’information » avec Hugo Travers, connu pour sa chaîne sur les médias « HugoDécrypte ». Il a partagé son opinion quant au flou médiatique toujours plus présent dans notre quotidien : noyés en permanence sous un flot d’informations, nous ne savons plus comment les trier. Sans compter les réseaux sociaux qui peuvent être la porte ouverte à la manipulation, ce qui implique une perte de confiance dans les médias. Le thème des sciences n’a pas été oublié. En effet, les publications scientifiques restent incertaines, car toute théorie est juste jusqu’au moment où une nouvelle découverte invalide la précédente. Nous avons malheureusement pu le constater nous-mêmes au cours des deux dernières années.

 

Littérature et incertitude

Je me suis alors embarquée dans une expérience littéraire en assistant à la conférence « Ecrire l’incertitude » sans savoir ce qui m’attendait. Et ce fut une expérience très positive. J’ai eu le plaisir d’assister à une lecture de « Nevermore », de Cécile Wajsbrodt et de « Un amour sans résistance », de Gilles Rozier. Les échanges sur l’incertitude entre les deux auteurs autour de leurs ouvrages respectifs ont été passionnants. Ils abordent chacun ce thème différemment dans leur livre. Dans « Nevermore », le métier de traductrice du personnage fait apparaître l’incertitude dans le choix à faire pour formuler les phrases afin de retransmettre au mieux l’atmosphère du livre en cours de traduction. Tandis que dans « Un amour sans résistance », l’incertitude est présente tout au long de l’histoire car on ne connaît pas le sexe du narrateur. Il faut mettre en place tout un système de narration complexe afin de ne rien dévoiler et laisser le lecteur dans l’incertitude. En outre, Gilles Rozier nous a confié qu’il écrit à l’aveugle, sans plan, et qu’il ne savait jamais comment allaient se terminer ses livres. Un véritable plongeon dans l’incertain.

 

Une division cellulaire pas si hasardeuse 

J’ai terminé par une leçon de biologie cellulaire et de biochimie en participant à la conférence « Nos cellules jouent-elles aux dés ? » animée par le Dr. Mathieu Morel et le Dr. Zoher Gueroui. Au cours de cette présentation, nous avons découvert que la division cellulaire ne se fait pas au hasard, mais grâce au fuseau mitotique. La mise en place de ce dernier dépend de l’action de différentes protéines motrices et régulatrices, qui jouent sur l’assemblage et le désassemblage des fibres mitotiques, et qui maintiennent un équilibre bien précis. Sur ce plan, nous sommes dans le domaine de l’horlogerie suisse plutôt que sur le coup de poker !

 

Pour ceux qui ont soif de connaissances et que la découverte de nouveaux horizons intéresse, la Nuit de l’ENS a lieu chaque année en septembre. Vous pourrez venir vous instruire dans tous les domaines de recherche et d’art dans une ambiance festive et… tamisée au sein de la prestigieuse école.

 

Source :

  1. La nuit de l’ENS : https://www.nuit.ens.psl.eu/incertitude
  2. HugoDécrypte : https://www.youtube.com/channel/UCUo1RqYV8tGjV38sQ8S5p9A
  3. « Nevermore » de Cécile Wajsbrodt : https://www.lebruitdutemps.fr/boutique/produit/nevermore-143
  4. « Un amour sans résistance » de Gilles Rozier : https://www.babelio.com/livres/Rozier-Un-amour-sans-resistance/12995
  5. Fuseau mitotique : https://www.medecinesciences.org/en/articles/medsci/full_html/2010/03/medsci2010262p139/medsci2010262p139.html

 

 

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4 m
2 octobre 2022
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